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Départ à 15h, sortie du chenal de la Teignouse.17 bateaux, en solitaire, double et équipage. Avec une seule envie se tirer la bourre jusqu’à Cherbourg, sans aucune marque de parcours, juste une ligne d’arrivée à « la Digue de la Grande Rade de Cherbourg ».

La météo prévue est plus sympa : Peu de vent pour monter au Raz de Sein, ce qui nous permet de passer à la renverse du courant pour monter jusqu’au Four avec le courant, puis le vent doit monter un peu pour nous envoyer au largue vers la pointe de Cherbourg et une arrivée vers 4h du matin, le mercredi 15.

Au départ, nous sommes un peu gênés par certains bateaux, ce qui nous oblige à nous écarter de la route. Ceci est à notre avantage car nous voulons aller vite à fond de droite vers Doëlan alors que tous les autres bateaux restent au près direction le nord de l’Ile de Groix. Au passage à Lorient, on mange notre pain noir car tous les bateaux sont devant, surtout Penny avec son SunFast 3200 « Georgia » qui va très vite. Mais arrivé à Doëlan, la bascule de vent (de la droite…) est bien là et pendant plus de 2h on va tricoter le long de la côte au nord de toute la flotte, pour récupérer les 1ers bateaux au nord de Glénan. S’en suit une nuit sans trop de vent (6 – 8 nœuds) pour traverser la baie d’Audierne où Georgia va encore s’envoler alors qu’il est juste sous notre vent. On ne le récupéra jamais….

Le passage du Raz est tranquille, le vent nécessaire pour ne pas sentir le courant, mais le brouillard et le crachin brestois s’invitent à la partie… Puis nous abordons le passage de l’entrée du goulet de Brest, où nous jouons avec les veines de courants, puis le Four, où pour essayer de récupérer les 1ers, nous allons couper par le chenal méridional de Portsall (peu de mer, une très bonne visibilité, mi marée montante, petit coef : c’est jouable).

Sortie des cailloux entre le Relec et le Trepied, nous sommes dans les 1ers à envoyer notre Code 0, puis le vent monte…. Fichier météo chargé, on voit que le vent va monter à plus de 25 nœuds (fichier donc pas loin de 30 nœuds). Nous prenons un ris dans la grand voile et nous voilà parti pour 7h de débridé avec des surfs à 12 nœuds dans les rafales. (La houle latérale a tendance à nous emporter dans notre élan de surfs endiablés mais nous restons raisonnables pour garder le cap sur le waypoint de Guernesey (surtout ne pas abattre de trop…).

Avec le vent forcissant vers 19h, si nous continuons comme cela nous ne passerons pas Guernesey du bon côté, nous affalons le Code 0 (et oui, nous ne l’enroulons pas). Lors du passage au Four, on aurait eu un gros avantage à l’envoyer mais on avait peur de rencontrer un problème d’enroulement. Nous avons eu bien raison car le bout est encore sorti de la galette… Si on avait dû le faire dans les cailloux, cela aurait été bien compliqué.

Comme nous allons faire le reste du chemin sous génois, nous renvoyons toute la grand voile.

A 3h30 du matin, nous sommes au Raz Blanchard et ses 3 nœuds de courant avec nous … bien car nous sommes à 7 nœuds mais à plus de 10 nœuds sur le fond.

Passer la Plate de Cherbourg, nous n’avons plus que 11 miles à faire. Nous aurions dû renvoyer notre A5 (petit asymétrique), mais la course est quasiment jouée, on va préférer préserver notre spi pour la prochaine course. (C’est en vieillissant, qu’on devient raisonnable ! : certains appellent ça l’expérience…).

On passera la ligne d’arrivée à 5h02 du matin, juste derrière le Grand Soleil 34 que nous avons récupérer sur la ligne, mais pas Penny avec son « Georgia » qui a toujours été vite, et sans erreur de parcours. Il aura passé la ligne avec 28 minutes d’avance sur nous. (Bravo, c’était propre !)

Au final, on finira 2ème en temps compensé, avec l’envie que notre Code 0 fonctionne sans problème sur la prochaine course car on aurait pu faire plus vite mais en prenant des risques vus que le système n’est pas encore fiable à 100%.

David et Ludo