Dernière course de l’année, et dernière course en solo avant la Cap Martinique en 2024.
Départ 10h à la sortie de La trinité, à l’anglaise (c’est-à-dire en route directe sans bouée au vent à aller chercher), direction La Recherche. Je prends le départ au milieu complètement dégagé de tous car ils sont soit allés au comité, soit au viseur ! Pratique pour pouvoir envoyer son SPI en solo. En milieu de bord, le vent commence à tourner et le bord sous SPI est tendu. Je le garde le plus longtemps possible. 1er bouée en tête des solos.
Direction Basse Capela, envoi du grand spi symétrique A3, puis au passage de la bouée, empannage et direction Les Galères. Je fais une route assez basse car je veux garder le spi le plus longtemps possible et surtout m’assurer de ne pas avoir à tirer la barre pour passer la bouée car le courant nous pousse dessus. Bien que je sois celui, le plus bas, je serais obligé de l’affaler avant la fin. Le vent commence à tomber
Passage des Galères, le vent est en train de tomber, je peux creuser avec les bateaux de derrière, sauf Penny sur Georgia qui reste accroché ; Mais direction les Birvideaux, au près dans peu d’air et avec le courant contre ! Sur l’un des bords, c’est 2,5 nœuds sur le fond…. Le vent doit renter de la terre, donc je cherche à traverser pour me rapprocher de Quiberon, mais pas évident de faire des bords à l’envers. Penny va le faire est ce sera payant.
A mi-chemin, je vois tous les bateaux de derrière arrivés sous SPI alors que moi, je suis au près à toute petite vitesse. Le SPI est prêt, j’attends le vent. Quand il arrive, il est accompagné d’Alain sur A31 (Ce n’est pas bon signe car je dois lui mettre beaucoup de temps or tout le travail est perdu…. Cela va être dur de le mettre derrière maintenant.
Au passage des Birvideaux, Penny est passé devant. Empannage toujours sous A3, direction Belle-Île. Je sais qu’il va falloir tangonner le spi en chemin, mais je sais aussi que derrière Belle-Île, je vais pouvoir le garder bien plus longtemps. C’est payant, au milieu de Belle-Île, je suis à nouveau juste derrière Penny.
On contourne Belle-Île, puis direction la ligne d’arrivée en prenant le chenal de la Teignoise (chenal d’’entrée dans la baie de Quiberon). Et ce n’est pas simple, bien que le vent est rentré, nous avons le courant contre nous. Et là, je ne pense que j’ai toujours été au bon endroit. En plus,, j’ai des bateaux en double, en équipage avec moi, il faut surveiller en permanence les tribords et certains qui passent leur temps à virer sur les autres bateaux !
Je passerais la ligne, un peu avant les 3h du matin. Content d’en finir, content de ma place (2ème) en solo car après ma 1ère course où je ne reste pas mon routage, ma 2ème où je saborde sur une manche, la 3ème que je ne finis pas pour cause de fatigue (= manque de lucidités). Enfin, je finis une course en ayant bien navigué !
Jusqu’à la dernière minute, je ne sais pas si je prends le départ. Des maux de ventre depuis 5 jours, un gros rhume, les bronches chargées… rien que ça et une grosse dette de sommeil ! Mais la météo est assez clémente et le parcours va être raccourci.
Départ du Crouesty, la Jument de Glénan, Rochebonne (en face de l’ile de Ré), l’Ile d’Yeu, Belle Ile et arrivée.
Départ 11h, je me fais enfermé, en retard de quelques secondes pour lancer le bateau (trop peur de griller la ligne car 2h de pénalité), je vais manger mon pain noir jusqu’à la bouée au vent. Puis sur la sortie de la baie de Quiberon, une belle cuillère et je récupère Groupe CMG (Régis Vian) avec qui je vais me battre tout le reste du temps.
Sortie de la baie de Quiberon, le vent est plus Sud que prévu, donc je ne suit pas le routage qui nous dit d’aller jusqu’à la pointe de Belle-Ile et je vire directement pour un long bord de près jusqu’au Glénan en attendant que le vent bascule plus Nord. Je vais faire route seul avec Groupe CMG que je passerais en fin d’après-midi. Le bateau va vraiment bien et il faut être dessus en permanence vu que la force de vent varie beaucoup (11 à 20 nœuds).
Bien que la bascule de vent n’est pas arrivée, une superbe approche de la Jument de Glénan (à 20h) me permets de creuser sur Groupe CMG et de passer la bouée et en très très belle position.
Direction SN1 (1ère bouée du chenal de Saint-Nazaire). L’angle est un peu serré, il est prévu de belles rafales, je préfère envoyer mon A3 pour me permettre une meilleure stabilité du bateau et pouvoir me reposer. Je sais que Régis va envoyer son grand SPI, mais c’est pas grave car quand je vois certains partir régulièrement au tas et mon bateau super stable dans les surfs.
Je peux, enfin, manger chaud, me changer, puis aller faire ma 1ère sieste de 20 minutes, car il est grand temps.
23h, Groupe CMG est maintenant juste à côté, mais c’est le seul à être revenu. Je tangonne le A3, rerègle le bateau…Cela se stabilise, je peux repartir pour une sieste de 20 minutes.
Avec la fatigue, je n’ai pas pensé à reprendre un fichier météo au passage de Belle-Ile. Je m’en rends compte une fois trop tard.
A l’approche de SN1 (10 miles), je me dis une dernière sieste te permettra d’être en forme pour la descente vers Rochebonne car si je peux garder le A3, il faudra être à la barre.
20 minutes plus tard, sorti de ma sieste, je découvre le A3 emmêlé de partout (au haut, au milieu, en bas), une boule qui traine dans la descente (c’est la boule d’arrêt du palan fil de GV)… Le bateau a dû empanner plein de fois, sans même que je n’entende le moindre bruit ! C’est dire le niveau de fatigue du bonhomme.
De toute manière, la course est finie, il faut rentrer car il va falloir monter au mât pour tout défaire. Triste fait car j’étais toujours super bien placé !
Bien que j’ai pris le départ en petite forme, la plus grosse erreur était d’aller faire mes siestes avec le pilote en mode Compas et non en mode Vent. Car même si j’avais de la marge au niveau du vent, rien ne disait que le vent ne pouvait pas tourner de 20° et surtout quand je n’ai pas pris de fichier météo récent. Bref, un gros manque de lucidité à 3h du matin.
Bravo à Groupe CMG (Régis VIAN) qui gagne la course en solo. La 2ème de l’année !
Départ Samedi 22 juillet à 14h30 pour la Fastnet Race.
On sait dès le départ que la course va être encore plus dure qu’il y a 2 ans !
Il y 2 ans, on avait eu les 12 premières heures compliquées avec beaucoup de vent et une mer cassante. Mais cette année, c’est les 50 ans de cette course mythique et le vent à décidé de s’inviter : 3 fronts doivent passer avec à chaque fais au moins 30 nœuds.
Nous sommes 100 bateaux en double, 85 dans notre catégorie IRC 3 (équipage et doubles) et 364 bateaux en IRC
On part sur l’eau, avec 1 ris dans la GV (Grand Voile), 1 ris dans le Solent (Petit génois). Mais devrions nous prendre 2 ris dans la GV ?
Top départ, nous sommes sur la ligne, c’est parti pour une sortie du Solent (bras de mer qui sépare l’île de Wight de l’Angleterre) à gérer avec des croisements de partout, nous sommes 85 bateaux sur notre départ_
Une fois passé Hurst Point, goulet d’étranglement en sortie de Solent, la mer commence à se durcir (vent contre-courant, c’est bon ! ). On décide tout de même de sortir par les Needles pour pouvoir profiter au mieux du courant et tout de suite se positionner là où nous voulons être. Nous allons passer la fin d’après-midi et la nuit dans 30 noeuds de vent avec des rafales à 40 nœuds et 2 à 3 m de creux, à longer la côte anglaise. On fera une erreur de stratégie (erreur de communication à bord) sur une des pointes. On perdra plusieurs milles sur la tête de la flotte.
Dimanche en milieu de nuit : Aux iles Scilly, dimanche en fin de nuit, nous sommes mal positionnés, les premiers sont déjà quelques miles devant. Il reste 4 jours. A nous de bosser.
On décide de sortir par le DST du Nord pour aller chercher plus de vent et une rotation. Le long de la remontée, on passe sur A3, le temps de 15 minutes,… Super transition, on vient de récupérer la moitié du chemin perdu sur le paquet de devant. Le vent rentre doucement et nous glissons vite avec le courant sur le tombant de Cape Cornwall.
Lundi matin : On sait qu’en rentrant dans la mer d’Irlande, on va au-devant d’un nouveau front. On anticipe et on repasse sous Solent. Logiquement, il ne doit y avoir que 28 nœuds et que pour 3 heures. On va se prendre plus de 35 nœuds pendant 6 heures dans une mer dure et au près. Pas plaisant du tout. David va faire le taf : casque sur la tête, il va barrer pendant 6h, sans rien lâcher en prenant des paquets de mer régulièrement qui traverse le bateau. Le Nerf de chute de Grand Voile ne va pas tenir. Dur, car sans lui, on peut déchirer la voile. On tente de tendre un peu la chute avec les prises de ris et on croise les doigt car après ce 2ème front, on ne doit plus avoir de près avec vent fort. La voile peut tenir !
Lundi vers 15h, Le vent se calme enfin, on peut à nouveau ranger le bateau et surtout éponger car on a pris des sacrés paquets de mer. Analyse météo, nous avons deux bascules de prévues, une de 30° à gauche et une de presque 60° à droite. Nous décidons de jouer d’emblée la plus grosse. Nous savons que les autres vont jouer la gauche puis la droite. Objectif, tirer la barre et faire de la vitesse à droite pour créer un maximum de levier entre nous et les autres (presque 20 miles). Tous les autres sont partis à gauche.
Mardi au petit matin, il fait encore nuit (après une 1ère nuit sympa et reposante): Bingo, nous nous retrouvons avec tout le monde et du bon côté, reste à gérer que nous arrivons dans un gros trou d’air. On savait dès le départ qu’il pourrait y avoir un nouveau départ. Il fallait juste être là avec tout le monde. 4h sans vent, David s’arrache les cheveux et croit voir tout le monde passer à gauche à droite, alors que moi, je me fait une super sieste. Et lors du passage du Fastnet, on reçoit de la 4G, on regarde les classements, les bateaux, nous sommes celui qui s’en est le mieux sorti. On passe 2ème des IRC 3.
Puis c’est la descente de la Mer d’Irlande,. Enfin une journée, une nuit sympa en terme de vent, de mer. On pourra même faire sécher quelques vêtements.
Mercredi matin : Passage des iles Scilly, direction Cherbourg. Nous voilà parti en chasse du 1er CORA (SunFast 3200 avec 2 jeunes très bons à bord), le vent va forcir toute la journée en venant de l’Ouest. On peut donc espérer les reprendre. On est sous Grand Spi S2, on sait l’on ne va pas pouvoir le tenir tout le long. Le vent monte, les surfs s’allongent, quelques départs au tas mais CORA devient de plus en plus visible… On continue. Fin d’après-midi, c’est fait, mais les P’tits Dopudou qui eux nous avaient pris en chasse nous récupèrent.
Nouveau départ, les 3 bateaux alignés, tous sous spi. A celui qui lâchera le dernier car personne n’affalera maintenant même si le vent monte. CORA lâchera le 1er, puis notre A3 arrisé va claquer un coup de trop et s’ouvrir. Les P’tit Doudou peuvent se sauver. Ils ont gagné !
Mercredi soir: Le front est sur nous, plus de 30, 35 nœuds de vent. Nous sommes sous GV haute, grand génois, le bateau file direct vers Cherbourg avec régulièrement des surfs à plus de 15 nœuds. On craint les 2 sangliers sur TRACASS car là c’est ce qu’ils préfèrent. Je propose de tenter le tout pour le tout est d’envoyer notre Code 0. Pour la 1ère fois en 4 ans, c’est David qui va me raisonner pour éviter de mettre trop de toile !
Jeudi matin : On se présente à l’entrée de Cherbourg. TRACASS n’est pas passé, mais s’est rapproché. Au passage du Raz Blanchard, on découvre que nous sommes aussi 3ème en IRC Double !
Mais le courant s’est inversé et le passage de la ligne d’arrivée est long…. Long…. JUZZY (dire qu’en plus il porte le nom d’une application de présentation des courants, un comble) qui a fait une super course va nous passer en temps compensé.
On finira :
3ème en IRC sur 85 bateaux, (P’Tit Doudou, Tracass, Adeosys) – 38 abandons !
4ème en IRC Double sur 100, (P’tit Doudou, Tracass, Juzzi, Adeosys)- 55 abandons !
19ème sur 365 bateaux toutes classes confondues – 167 abandons !
Un grand BRAVO, à CORA, skippé par 2 jeunes qui ont fait la course en tête pendant plus de 4 jours. On a eu mal au cœur pour eux. On avait vécu la même chose, il y a 4 ans. C’est dur ! Sûr qu’ils seront à surveiller sur les prochaines régates.
Départ, demain, samedi 22 juillet à 14h30 (heure anglaise), pour la Rolex Fastnet Race, une des courses les plus mythique.
2021, les 12 premières heures avaient été très compliquées au niveau de la météo et surtout l’état de la mer…. on est parti pour avoir le droit à la même chose !
En Angleterre, on prend le départ dans notre catégorie de bateau avec les équipages et on a 2 classements :
65 bateaux en double
49 bateaux en IRC3
Le 7 juillet, départ à 15h30, heure locale, dans le Solent (Bras mer entre l’Angleterre et l’île de Wight), avec la marée descendante.
Bon départ, sur la ligne au top, envoi du SPI, on cale le bateau là où il y a plus de courant, et c’est parti. On va se sauver à 5 bateaux, à accroitre notre avance jusqu’à la sortie. Passage sous Génois pour passer les Needles. On a une armada de bateaux à notre chasse derrière et on a 1 mile d’avance.
Le début de la traversée de la manche se fait sous génois, puis Code 0. On va passer des heures à se demander si on a la bonne voile ou s’il ne faudrait pas passer sous A3, mais on veut arriver au Casquets par l’Est. Les bateaux nous récupèrent petit à petit mais tous font plus d’Ouest que nous. A minuit, le vent s’oriente, on passe sous A3 (Grand Spi Asymétrique) et on glisse sur les Casquets alors que nos concurrents sont ralentis par le courant. La grosse question : Aurions-nous tenu le A3 et le cap souhaité. Si oui, alors on aurait eu encore plus d’avance !
Passage des Casquets, on repasse sous Génois et c’est parti pour des heures de louvoyage, pour aller passer les Hanois puis contourner les 2 cardinales des Minquiers. Jusqu’à 7h du matin, nous sommes très bien positionnés, mais on va faire l’erreur de pousser trop vers la pointe de Jersey alors que nos concurrents ont piqué plein Sud. (on ne les reverra pas !).
Vers 15h, le vent s’oriente un peu plus vers l’EST… on peut avoir de l’espoir, si le vent ne tourne pas de suite car les autres bateaux qui ont été chercher la côte vont avoir le vent dans le nez. Puis le vent tombe, un orage arrive, on se fait tous tremper et le vent bascule au Nord. On voit déjà les bateaux à la côte sous SPI alors que nous sommes encore au près sous Génois. Les derniers 7 miles vont être long car on voit les bateaux passer le long de la côte sur un bien meilleur angle.
Passage de la ligne vers 17h, en 4ème position au niveau IRC 3 et 7ème position en Double.
Les P’tits DOUDOUS (Jean-André HEBEL/ Jérôme AUBERT) auront fait une superbe course (1er IRC3 et 2ème Double) et vont nous prendre la 3ème place du Championnat d’Europe IRC Double.
Dire que si, le prototype LANN AEL avec un skipper Pro n’avait pas couru dans notre classe de bateau de série, alors c’était à nouveau 3 JPK 1010 sur le podium !