1ère course au large de l’année pour notre duo depuis la Cap Martinique !
72 bateaux sur la ligne de départ…
Le parcours 310 miles : Sortie de baie de Quiberon, aller chercher deux points virtuels au large de l’ile de Sein (un peu plus bas que le phare de l’Armen), retour en faisant le tour de l’Yeu. 310 miles
On part, jeudi à 14h25 et notre routage nous indique un retour pour samedi à 7h30 (soit 2 nuits complète en mer)
La sortie de la baie de Quiberon s’annonce compliquée avec peu de vent…. Tout le monde est chaud sur la ligne pour se positionner au mieux et avoir un vent au plus frais (c’est-à-dire, non pollué par tous les bateaux autour)… le spi dans le balcon car il se peut que le départ soit sous Spi. Résultat : trop de bateau grillent le départ, et rappel général.
2ème départ, finalement, c’est bien le vent d’Ouest qui vient de s’établir et ce sera un départ classique sous génois, cela sera beaucoup moins compliqué que prévu. On prend un départ, dans les temps et bien dégagé.
On choisit de partir du côté de Quiberon, pour se protéger du courant montant, et les infos que nous avons-nous indique un peu plus d’air. Tout le long de la sortie de baie de Quiberon se passe plutôt bien, jusqu’au passage de la 1ère bouée, où un bateau nous gêne et nous empêche de faire ce que nous souhaitons (on aurait pu éviter de le laisser passer mais on aurait alors fait plus de route)….
Puis Chenal de la Teignouse, face au vent, contre le courant et tous les bateaux de toutes les sériés se sont regroupés (Plus de 250 !)… c’est pas simple, il faut surveiller, et sans cesse virer pour ne pas rester sous le vent d’un bateau ou faire un refus de tribord.
Sortie du Chenal, direction, plein Ouest… Euh, c’est un grand mot car le vent doit tourner et il faut aller cherche cette bascule. On fera donc du Nord-Ouest, puis du nord et à nouveau du Nord-Ouest, le temps que la bascule arrive. Fin d’après-midi, elle est là, nous sommes parmi les bateaux les plus au Nord de la flotte, donc dans les premiers à envoyer notre Code 0 (grand génois sur enrouleur)… et on est partis pour des heures, sur la même configuration (les petites siestes peuvent commencer). On passera juste sous l’Ile de Groix pour se protéger du courant, puis au Sud des Glénan en serrant la côte pour aussi de protéger du courant, puis la pointe de Penmarch pour aller cherche l’accélération du courant.
Passage à 4h30 du matin de la bouée Uship 1. Nous sommes avec tous les bateaux qui ont les mêmes vitesse que nous. Envoi du grand Spi S2. On descend plus cul (175° du vent) vers la bouée 2 (qui est juste 3 miles plus bas) et on passe tous les bateaux de notre groupe. A la bouée 2, nous avons pris la tête du groupe. Ce pose la question, passe-t-on sous A3 (grand Spi Asymétrique). Ce serait mieux pour aller vers Yeu mais on risque de ne pas respecter notre routage.
On garde donc notre S2, on fait route vers le Sud-Est pour rester avec du vent car il ne faut surtout pas faire route directe. Et on peut à nouveau faire des siestes que l’on va enchainer jusque début d’après-midi. Le vent tourne peu à peu et nous remet sur la route mais toujours un peu plus bas. Logiquement on doit arriver par-dessus à la route à l’ile d’Yeu mais comme on est en avance du routage, on reste juste dessous. Erreur, on aurait dû en fin d’après-midi passer sous Spi Asymétrique A3 et remonter afin d’anticiper la bascule de vent qui arrivera un peu plutôt et d’un seul coup et en plus le vent monte à plus de 20 nœuds. On tente de garder le grand Spi S2 mais on ne fait plus la route, on affale, on repasse sous Grand Génois, puis le vent rebaisse, on envoi le Spi Asymétrique A3 pour aller cherche la point Sud-Est de l’Ile d’eYeu.
On contourne l’Ile d’Yeu avec très peu de vent, contre le coutant… On sait que l’on va remonter vers l’arrivée, plus ou moins au près, cela va dépendre de l’orientation du vent qui doit être de plus en plus favorable. Il faut donc positionner nos virements au bon moment pour éviter de faire trop de route, surtout qu’il faut éviter la grand zone des éoliennes de Saint-Nazaire (qui sont sur le route).
La nuit sera froide, humide, très venté,… impossible de se reposer, impossible de ne pas rester à la barre car le pilote ne sera pas efficace… et quand tu est dehors, tu prends régulièrement des vagues qui viennent claquer contre la bateau et arroser tout le pont. En plus le vent tournant ne permanence, il faut aller régler le génois et là plus de protection… tu te fait arroser !
6h15 , nous passons la ligne au levé du jour. On est bien rincé et content d’arrivé.
Nous finirons 5ème sur 72 bateaux. Une très belle performance vu le niveau des duos ! On finit pour beaucoup avec les équipages partis, juste 10 minutes après nous.
Félicitation à Thomas Bonnier sur JUZZY. Je lui avais dit avant de partir, « logiquement tu as le bateau pour gagner vu les angles de vent » et bien il l’a fait !