Après 6 jours de course sur la Cap Martinique, voici les récits de nos marins !
Départ :
Départ dans du vent mou, avec le courant contre nous. Phase départ sans stress : on sort bien dégagés. On décide de partir à la côte pour se protéger du courant montant (en face de nous). Payant au début, mais il y a plus de vent que prévu au milieu de la baie. On sort par le passage des Béniguets, avec les 1ers. Mais le dévent sous Belle-Ile nous arrête. On repart, il est 19h, on s’éloigne de la terre sous génois, puis A3 (gros spi assymétrique), premier repas « lyophilisé ». Puis passage sous grand spi et c’est parti pour la nuit. Premier quart, il est 22h, on va enchainer toute la nuit.
Comme il va falloir s’occuper, on décide d’écrire notre journal de bord !
Journée 2 :
Vers 5h, téléchargement des modèles météo, analyse, réveil dans les 1ers surfs avec les dauphins et 1er empannage de la journée. On en aura quelques-uns à faire en fonction des oscillations. Objectif, traverser le Golfe de Gascogne et comment se présenter au Cap Finistère. La mer est de temps en temps bien rangée mais à chaque fois que le vent mollit, on se fait légèrement balloter.
A 10h, on prend un gros sac plastique dans la quille qui va nous occuper un certain temps… dire que l’on a dû partir avec un minimum de plastique, ce n’est pas pour en ramener en plus !
Puis, c’est la routine : dodo, repas, navigation, empannage… en début de soirée, le vent forcit. On adapte les réglages, le pilote et on est parti pour plusieurs heures a une moyenne de plus de 10 nœuds. (Cela va être propice aux JPK10.30 et Sun Fast 3300 qui vont pouvoir creuser)
Ludo : « 5ème traversée du Golfe de Gascogne, sans trop de difficulté, la mer ce coup-ci n’était pas terrible et dans le bon sens ».
Journée 3 :
Au petit matin, le vent a molli… au large à l’ouest, on voit une grande barre comme un grain, il y aura bien plus de vent et une bascule favorable. Arrivée dessus « bingo », plus de 20 nœuds et en plus pas besoin d’empanner, c’est tout bénéf !
A la sortie, empannage pour négocier le passage du Cap Finistère. Puis lancement de tous les téléchargements de fichiers météo pour voir comme on passe et sous quelle voile d’avant.
A l’approche, vers 15h, on passe sous Ris de fond et Spi S3 et on va faire pour plus de 7 heures de runs à 14, 15 voire 17 nœuds. Avec la musique à fond, c’est encore mieux.
1er petit départ au tas, puis juste avant la nuit, une vague nous mets de travers et nous couche une bonne trentaine de secondes. Bon cela tombe bien, on avait dit pas de spi pour la nuit vu l’état de la mer, car malgré des rafales à plus de 40 nœuds, le risque ne vient pas du vent.
Journée 4 :
Il est 9h, nous sommes toujours sous Grande Voile et Génois car très souvent des rafales à plus de 35 nœuds (il nous semble avoir vu passer 46 nœuds dans une bouffe…). En plus, on vient de prendre une vague, qui nous a mis de travers et envoyé quelques dizaines de litres dans le bateau.
Vers 10h30, cela fait plus d’une heure que l’on n’a pas eu de rafales à 30 nœuds, on renvoi, GV+1ris et S3. Le bateau est stable, un petit départ au tas, on ajuste les réglages, et c’est parti pour des surfs jusqu’à ce soir, notre point d’empannage vers 21H.
Super journée, mais à la tombée de la nuit, avant d’empanner, une écoute se prend dans un safran. Impossible de s’en sortir, on coupe, on affale le spi. Après avoir tout essayé, la barre est extrêmement dure, le pilote force et ne peut tenir le cap avec un spi sans envoyer le bateau au lof. On pense à plonger mais de nuit et avec des creux de plus de 2.5m, ce n’est pas raisonnable. Dépités et fatigués, on se résigne à voir le problème de jour. On en profite pour dormir sous GV + génois car le pilote ne peut faire mieux avec la mer et le souci de safran.
On va perdre plusieurs dizaines de milles pendant la nuit.
Journée 5 :
Reposés, on évite de faire des bêtises et de plonger. Moins de mer, on fait plusieurs tests, c’est bon, malgré le reste d’écoute bloquée, cela va le faire… on coupe au plus près pour que cela pénalise le moins la vitesse.
Il est 9h du matin : On renvoi tout : GV haute, Spi S2 Max
Maintenant l’objectif est de trouver comment passer avant de se retrouver dans peu de vent, car l’anticyclone vient vers nous.
Ah, 1ère journée sans aucun souci !
Journée 6 :
La bateau file tout seul vers le Sud. Il y a plus de vent que prévu. Nous évitons une position extrême et nous nous plaçons juste devant nos concurrents.
Pas grand-chose à faire, si ce n’est d’analyser les routages pour savoir si nous prenons l’option Nord ou Sud pour traverser l’Atlantique.
On va pouvoir profiter pour une 1ère grosse toilette !
Pour voir les photos du bord de tous les bateaux : https://cap-martinique.com/photos-du-bord